Radars routiers : comment certains tentent-ils de les éviter ?
Chaque jour, des milliers d’automobilistes cherchent à échapper aux radars. Une nouvelle méthode attire désormais l’attention : les plaques d’immatriculation dites « 3D » et « 4D ». Ces plaques aux apparences anodines cachent un stratagème sophistiqué visant à perturber la lecture automatique des numéros par les radars. Mais que faut-il vraiment savoir sur cette pratique controversée ?
Les plaques « 3D » et « 4D » : qu’est-ce que c’est exactement ?
Très populaires au Royaume-Uni, les plaques d’immatriculation « 3D » et « 4D » utilisent des matériaux réfléchissants ou des effets en relief pour compliquer la reconnaissance automatique des numéros par les caméras ANPR (Automatic Number Plate Recognition). L’objectif principal : rendre floue ou partiellement illisible la plaque afin d’éviter les contraventions.
Ces plaques se distinguent par leur design accrocheur, souvent en relief ou très brillant. Toutefois, sous cet aspect esthétique se cache une intention clairement frauduleuse : éviter les contrôles automatisés, notamment en cas d’excès de vitesse.
Fonctionnement technique de ces plaques innovantes
Ces plaques utilisent du plastique brillant ou des matériaux spéciaux pour créer une illusion optique. Cela perturbe la lumière capturée par les radars automatiques, rendant difficile l’identification précise des numéros par les capteurs optiques.
Selon Fraser Sampson, expert britannique en sécurité routière, même une faible perturbation (environ 3 % d’erreur de lecture) suffit à nuire considérablement à l’efficacité des radars, qui doivent gérer des millions de lectures quotidiennes. Ce phénomène soulève ainsi des questions majeures concernant la sécurité publique et l’efficacité des contrôles routiers.
Quelles conséquences légales pour ces pratiques ?
Même si l’idée peut sembler séduisante pour certains conducteurs, cette pratique est illégale et expose à des sanctions. Au Royaume-Uni, l’amende encourue est d’environ 117 euros, jugée insuffisante pour dissuader véritablement les automobilistes tentés par cette fraude.
En France, ces modifications de plaques sont également strictement interdites. Elles pourraient bientôt attirer davantage d’automobilistes à la recherche de solutions faciles face à l’intensification des contrôles routiers. Sans sanctions plus sévères, le phénomène pourrait rapidement se généraliser.
Vers un durcissement des sanctions ?
Face à la montée en puissance de ces plaques frauduleuses, de nombreuses voix plaident pour un durcissement des sanctions existantes. Il est aujourd’hui question d’amendes plus lourdes et de poursuites plus sévères afin de lutter efficacement contre ce fléau.
En parallèle, les autorités travaillent sur l’amélioration constante des systèmes ANPR pour contrer ces nouvelles techniques de fraude. Des avancées technologiques telles que des algorithmes renforcés et des capteurs plus sophistiqués pourraient permettre une identification plus fiable et précise, même avec ces plaques trompeuses.
Sensibiliser plutôt que sanctionner : une autre solution ?
Outre les sanctions renforcées, une meilleure sensibilisation des conducteurs semble également essentielle. Informer clairement sur les risques et les conséquences de ces fraudes permettrait de réduire leur popularité.
Une régulation plus stricte sur la vente des matériaux utilisés pour ces plaques pourrait également être envisagée, limitant ainsi l’accès facile à ces dispositifs. Une approche combinée de prévention, de réglementation et de sanctions sévères pourrait donc être la clé pour endiguer efficacement ce phénomène.
Ces nouvelles plaques « 3D » et « 4D », malgré leur apparence anodine, représentent un véritable défi pour la sécurité routière. À terme, seule une réponse forte, conjuguant sensibilisation, régulation et sanction, pourra véritablement freiner cette tendance préoccupante.
