Une réforme discrète mais essentielle est en train de transformer le paysage des retraites complémentaires en France. Depuis mars 2025, l’Agirc-Arrco a introduit un nouveau mode de calcul qui concerne certains profils de salariés. Bien que passée relativement inaperçue, cette évolution pourrait avoir un impact financier positif pour de nombreux actifs du privé.
Retraite complémentaire 2025 : un nouveau calcul plus avantageux
La circulaire Agirc-Arrco 2025-6-SG-DRJ du 19 mars 2025 marque un tournant dans la manière dont les points de retraite complémentaire sont calculés. Jusqu’à récemment, les cadres au forfait jour réduit voyaient leurs cotisations plafonnées à 2 425 € nets, sans prise en compte de leur rémunération réelle. Ce mode de calcul défavorisait les salariés concernés.
Désormais, c’est la rémunération effectivement perçue qui sert de base au calcul des droits. Par exemple, un cadre travaillant à 80 % mais dont le salaire reste proche d’un temps plein cotisera désormais sur ce revenu réel, ce qui permettra une pension plus représentative.
Ce changement reflète l’adaptation du régime aux nouvelles pratiques de travail :
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Travail à temps partiel annualisé
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Télétravail souple
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Fin de carrière aménagée
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Organisation en mode projet
Les avantages sont notables : meilleure adéquation entre le parcours réel et les droits acquis, revalorisation potentielle de la pension, et une forme d’équité renforcée dans les modalités d’emploi. Une reconnaissance bienvenue du fait que la contribution d’un salarié ne dépend pas uniquement du temps passé au bureau.
Les bénéficiaires potentiels et la condition indispensable
Cette réforme vise principalement les salariés du secteur privé ayant un contrat au forfait jour réduit. Elle concerne surtout les professionnels expérimentés qui ont opté pour un rythme de travail plus souple sans pour autant diminuer leur salaire de manière proportionnelle.
Cependant, un élément contractuel est indispensable : pour que le nouveau calcul soit pris en compte, l’organisation du temps de travail et le nombre de jours travaillés annuellement doivent être clairement définis dans un accord écrit. Sans ce document formel, le régime ne pourra pas appliquer les nouvelles règles.
Profils concernés | Avantage potentiel |
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Cadres en fin de carrière | Revalorisation des dernières années cotisées |
Actifs recherchant un meilleur équilibre | Droits maintenus malgré la réduction du temps |
Parents adaptant leur rythme | Droits préservés durant les périodes d’aménagement |
Pluriactifs | Meilleure reconnaissance de la contribution globale |
Cette avancée permet de corriger un déséquilibre dans le traitement des carrières atypiques, de plus en plus fréquentes sur un marché du travail en mutation.
Démarches pratiques pour bénéficier de la revalorisation
Pour profiter pleinement de cette évolution, certaines vérifications et actions sont nécessaires :
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Relisez votre contrat de travail (et avenants) pour vérifier la mention du forfait jour réduit
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Assurez-vous que le nombre de jours travaillés par an est explicitement précisé
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Contactez votre service RH pour confirmer la transmission des informations à l’Agirc-Arrco
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Consultez votre relevé de droits sur le portail officiel
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Faites une simulation pour estimer l’impact sur votre future pension
Une démarche administrative simple peut suffire à enclencher une amélioration notable de votre retraite, surtout si vous êtes proche du départ ou concerné depuis plusieurs années.
Cette réforme n’est pas un simple ajustement technique. Elle traduit un changement de mentalité en matière de reconnaissance professionnelle. À l’heure où les parcours sont moins linéaires, elle offre une réponse concrète aux nouvelles formes de contribution au monde du travail.