La disparition de la taxe d’habitation promettait un regain de pouvoir d’achat pour les foyers français. Pourtant, cet avantage reste illusoire. Dès sa mise en place, l’impact attendu sur la consommation n’est pas apparu et le déficit public s’est creusé. Pire encore, les propriétaires supportent aujourd’hui une hausse de la taxe foncière. Ce contraste soulève de sérieux doutes chez les contribuables.
La suppression de la taxe d’habitation augmente les impôts locaux
D’abord, la suppression totale s’est étalée sur trois ans. Depuis 2020, 80% des foyers ne paient plus rien. Les 20% restants ont été libérés progressivement jusqu’en 2023, souligne le site leparticulier.lefigaro.fr. En apparence, c’est une excellente nouvelle. Pourtant, les collectivités locales ont réagi immédiatement. Elles ont compensé cette perte sèche par d’autres moyens. Résultat ? La taxe foncière a explosé partout en France.
Ensuite, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2019, la taxe d’habitation rapportait 13,8 milliards d’euros. La taxe foncière atteignait alors 43,4 milliards. Aujourd’hui, le premier impôt ne génère plus que 4,4 milliards. Mais le second bondit à 53,3 milliards ! Finalement, les propriétaires versent 574 millions d’euros supplémentaires aux communes. Une ironie amère pour ces contribuables.
Enfin, cette hausse frappe différemment chaque foyer. Une mère célibataire avec deux enfants en fait l’amer constat. Ses impôts locaux ont grimpé de 28% ! Elle paie désormais 920 euros de plus chaque année. À l’inverse, un couple sans enfant voit sa facture baisser de 38%. La Cour des comptes explique ce paradoxe. Près de la moitié des ménages étaient déjà exonérés totalement ou partiellement avant la réforme.
Bailleurs privés : les grands sacrifiés de l’opération
Les locataires ne paient plus la taxe d’habitation. Logiquement, ils devraient être gagnants. Cependant, leurs propriétaires absorbent désormais le choc. Les propriétaires bailleurs subissent de plein fouet la hausse de la taxe foncière. Ils n’ont aucun répit possible. Leur situation devient très compliquée financièrement. Cette pression constante inquiète sérieusement.
Pourtant, les organismes HLM bénéficient d’un traitement spécial. Eux profitent d’allègements significatifs. Leur taxe foncière est réduite d’un tiers ! Sans cette remise, leur charge augmenterait de presque 50%. Actuellement, elle représente déjà 10% des loyers perçus. Les chiffres de l’Union sociale pour l’Habitat sont clairs.
Ainsi, les bailleurs privés paient intégralement. Aucune aide ne vient soulager leurs comptes. Ils supportent seuls cette nouvelle pression fiscale. Cette injustice crée un déséquilibre évident. Le marché locatif privé devient moins attractif.
Le vrai coût caché pour les finances publiques
L’État a promis de compenser les communes. Cette garantie rassurait au départ. En réalité, l’addition s’avère très salée. La suppression de la taxe d’habitation coûte 34,7 milliards d’euros. S’ajoutent 3,8 milliards pour la redevance audiovisuelle. Ces sommes colossales alourdissent le déficit public.
Comment financer ce gouffre ? Pas par des économies budgétaires. Non, l’État a massivement emprunté. La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme. Ces dépenses expliquent un quart du déficit 2023. Elles sont responsables de la moitié de sa dégradation depuis 2017.
Finalement, les contribuables paient deux fois. D’abord via la hausse des taxes locales. Ensuite, à travers la dette publique qui explose. Cette double peine est insupportable.
La suppression de la taxe d’habitation : un héritage fiscal lourd de conséquences
La promesse initiale s’est transformée en piège. Les propriétaires et bailleurs privés trinquent aujourd’hui. Les chiffres officiels confirment cette amère réalité. Le pouvoir d’achat n’a pas progressé comme promis. Pire, les inégalités se sont même creusées. Certains y gagnent, beaucoup y perdent. Les finances publiques, elles, sombrent un peu plus. Cette réforme laisse un goût amer. Elle questionne la transparence des engagements politiques. L’avenir dira si les leçons seront retenues.